PACES

Encore un peu de nostalgie

Oh vous savez, ça fait un moment que je pensais avoir oublié la PACES. Pourtant, je me surprends à y repenser, à regarder en arrière pour voir ce que j’ai laissé, la chance que j’ai laissé passer. Voici donc un petit billet nocturne à l’ancienne, comme avant, sur les souvenirs de ma PACES.

La première fois que je suis entré en première année de médecine, on appelait ça la PCEM1 ou P1. Pour notre promo, c’était déjà la fin car on savait qu’une grosse réforme se préparait. Il fallait à tout prix passer en primant pour pouvoir éviter le changement de programme de la PACES. Bien sûr, vous savez que je n’ai pas réussi à passer, j’en étais bien loin.

J’ai attaqué la PACES plein (trop) de confiance. Le premier semestre était costaud et je ne m’y sentais pas à l’aise. Il y avait beaucoup de théorie pour moi qui n’attendais que les cours intéressants du second semestre. Je ne m’en tire pas trop mal à l’issue du premier semestre, mais je ne suis pas assez bon. Je tiens pendant le second semestre qui est beaucoup plus facile. Je me sens à l’aise et je passe l’épreuve haut la main à coup de 17 de moyenne. Mais ça n’a pas suffi. Le triplement ne m’a pas été accordé et j’ai dû me réorienter.

Mais au final, c’était quand même vachement bien la PACES. En rentrant à la maison, on savait ce qu’on devait faire. Le planning était facile à mettre en place et facile à tenir. Il suffisait de revoir les cours du jour en prolongeant sur tous les cours de l’UE. Rien de bien compliqué là dedans. En amphi, on retrouvait les copains, ceux qui nous faisaient tenir. Pendant les QCMs du tutorat, c’était à celui qui obtenait la meilleure note. Et puis on rigolait beaucoup.

Les moindres occasions où l’on faisait autre chose que bosser étaient du pur bonheur. On pouvait en profiter pleinement, même s’il s’agissait d’une demi-journée. On culpabilisait bien entendu, mais on s’amusait. Et puis on révisait pour avoir la carrière qu’on rêvait. On voulait devenir médecins, dentistes ou pharmaciens. De chaque cours intéressant on en tirait un enseignement « qui nous servira pour la suite« . J’aimais beaucoup me rendre en amphi vers avril alors que les beaux temps revenaient. Ca sentait la fin et les vacances… qu’est-ce qu’on pouvait en parler de ces vacances !

Beaucoup de choses ont changé maintenant. Je ne vais quasiment plus en cours car je travaille. Le temps que je consacre à mon boulot prend tout mon temps et peu à peu, je me plonge dans le monde professionnel toujours plus profondément à chaque semaine qui passe. Les angoisses d’une clientèle très exigeante te rappellent qu’on ne rigole plus. Il ne suffit plus d’apprendre de bêtes cours pendant des heures. Je dois payer mon loyer, mon électricité, mon eau, je dois changer ma voiture… Je ne sors quasiment plus parce que je n’ai plus vraiment d’amis. À part ceux qui m’ont toujours soutenus (mais qui sont loin), je ne rigole plus vraiment avec un groupe de personnes avec qui je partage des centres d’intérêt…

Tout ça pour dire de profiter de votre PACES. C’est peut-être dur maintenant, mais au final, c’est une bonne année. Il faut juste la prendre du bon côté.

Discussion

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  1. J’ai lu tout ton parcours, j’envisage de faire médecine et je trouve ça triste que t’aies pas passé la PACES, ça a l’air d’être un domaine auquel tu t’intéresses vraiment et ton échec semble être resté au travers de ta gorge :(

    En tout cas je te souhaite bonne chance, j’espère que tu trouve(ras) ton compte dans la vie ^^

    Posted by Adil | avril 7, 2013, 1 h 35 min
  2. Ce genre d’article est terriblement triste. Mais ça fait plaisir de voir que tu le tiens encore. Je suis certaine que c’est tout d’abord pour toi même que tu écris, mais sache que je suis certaine que beaucoup de PACES te lisent. Moi la première ! Je suis carrée, et absolument pas sûre de passer.
    Lire des posts comme ça, bien que ce soit triste, me remet les idées en place : faut que j’arrête de me plaindre, c’est vrai putain, la PACES c’est bien, je ne veux pas laisser passer ma chance…
    Bref, merci, et encore merci de tenir ce chouette blog :)
    Crow

    Posted by Marie | avril 13, 2013, 18 h 41 min
  3. Même si j’ai réussi ma P1, il m’arrive aussi d’avoir ce sentiment. Avoir un objectif qui déterminera ta vie entière, qui donne un sens à ta vie. Ça me manque ! Et les petits plaisirs qui ont plus de saveur : manger une pizza devant un épisode de série après plusieurs heures de travail consécutives, sortir d’écurie le sourire aux lèvres grâce à un bon classement, savourer le film du samedi soir une semaine sur deux…

    Personnellement, en P1, je ne me posais même pas la question de travailler ou pas. Je travaillais, un point c’est tout. Comme lorsque l’on court un marathon : hors de question de s’arrêter au 25ème kilomètre. Ça fait mal, on a l’impression de faire un effort colossal pour tenir, mais on continue. C’en était presque grisant.

    Evidemment je n’ai aucune envie d’y retourner, mais il y a quand même une petite nostalgie. De toute façon elle nous suivra partout, la nostalgie, non ?

    Posted by Matthieu | avril 13, 2013, 23 h 26 min
  4. T’as l’air encore amoureux de la carrière que tu n’as pas pu suivre! pour quoi ne pas essayer aller en Belgique ou ailleurs???

    En tout cas, j’adore ton blog

    Posted by Lu | mai 22, 2013, 16 h 08 min